Chronique d'automne

Chronique d'automne
31 de mar. de 2022 · 28m 1s

On suit des arbres. Automne. Ils ont l’air solide, les troncs larges, et puis en levant les yeux, ce jour-là il y a du vent, les branches dessinées dans le...

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On suit des arbres.
Automne.

Ils ont l’air solide, les troncs larges, et puis en levant les yeux, ce jour-là il y a du vent, les branches dessinées dans le ciel bougent avec une souplesse surprenante, presque à rompre, mais non, ce sont comme des ondes, là-haut c’est fait pour la souplesse.

Je ne sais pas combien de mètres font ces arbres.

À lever la tête, le vertige vous prend.

Avant, dans ce vaste lieu de l’Observatoire, les instruments de mesure servaient à étudier les étoiles. L’univers aussi, ça donne le vertige. Mais il y a trop de lumières, toutes les zones habitées, les éclairages à profusion, on ne regarde plus le fin fond de la nuit avec des lunettes astronomiques. Désormais, les objets d’étude ce sont les arbres bien enracinés dans la terre.

Le chercheur dit que cette forêt se situe au cœur du réacteur, à entendre comme étant immergée dans la chaleur et la pollution de la ville. La végétation s’imprègne des variations du climat.

Par exemple, observons le déploiement et la sénescence des feuilles, des mots comme un poème, qui traduisent le début et la fin, du bourgeon à la feuille morte… Là, nous marchons sur ce tapis qui craque sous les pas. Sûrement toujours épais de feuilles, personne ne va utiliser de soufflerie ou se mettre à ratisser. Vous voyez, donc, la durée de vie des feuilles, leur croissance, leur date de floraison, des branches sèches, tous ces indices indiquent le sens de l’adaptation, une adaptation que les chercheurs dans les laboratoires classeront en données : et des minuscules histoires de feuilles d’arbres nous feront comprendre le changement, l’urgence, les conséquences.

De grands filets verts sont suspendus, comme de larges nids ou des hamacs mystérieux. Un chercheur se spécialise, il ramassera les glands, graines des 20 chênes sélectionnés : ploc ploc, un son précis, d’attaque, plus sourd dans les filets que lorsqu’ils tombent par terre. Parfois, il semble qu’à notre passage des animaux s’échappent, en tout cas là-bas les lauriers s’agitent, un instant cela sent ce parfum puis disparaît, le bruit aussi.

La forêt est calme. À part nous, nos foulées, nos conversations.

Et puis, ploc.

Sophie Poirier

La Forêt expérimentale s'inscrit dans le Living lab de l'Université de Bordeaux financé par le projet ACT (Augmented university for Campus and world Transition).
Ce living lab, situé à l'observatoire de Floirac, lancé en 2021, a pour objectif d’étudier la résilience des forêts urbaines face au changement climatique et de quantifier les bénéfices environnementaux et sociétaux de ces espaces sur la ville.
Il est mené par plusieurs unités de recherche partenaires : BIOGECO (BIOdiversité, GEnes & COmmunités), ISPA (Interactions Sol Plante Atmosphère), EPOC (Environnements et Paléoenvironnements Océaniques et Continentaux) et INRAE nouvelle aquitaine.

Réalisation : service culture université de Bordeaux, Anne Lassègues, Maxime Traineau et Les mots de mai
Production : service culture université de Bordeaux
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Autor Université de Bordeaux
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