Un fou ? Guy de Maupassant (Livre audio)
26 de may. de 2021 ·
16m 24s
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Descripción
Nouvelle fantastique de Guy de Maupassant proposée par audiolude.fr , narrateur : Alain Couchot "Quand on me dit : « Vous savez que Jacques Parent est mort fou dans une...
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Nouvelle fantastique de Guy de Maupassant proposée par audiolude.fr , narrateur : Alain Couchot
"Quand on me dit : « Vous savez que Jacques Parent est mort fou dans une maison de santé », un frisson douloureux, un frisson de peur et d’angoisse me courut le long des os ; et je le revis brusquement, ce grand garçon étrange, fou depuis longtemps peut-être, maniaque inquiétant, effrayant même.
C’était un homme de quarante ans, haut, maigre, un peu voûté, avec des yeux d’halluciné, des yeux noirs, si noirs qu’on ne distinguait pas la pupille, des yeux mobiles, rôdeurs, malades, hantés. Quel être singulier, troublant, qui apportait, qui jetait un malaise autour de lui, un malaise vague, de l’âme, du corps, un de ces énervements incompréhensibles qui font croire à des influences surnaturelles !
Il avait un tic gênant : la manie de cacher ses mains. Presque jamais il ne les laissait errer, comme nous faisons tous sur les objets, sur les tables. Jamais il ne maniait les choses traînantes avec ce geste familier qu’ont presque tous les hommes. Jamais il ne les laissait nues, ses longues mains osseuses, fines, un peu fébriles. Il les enfonçait dans ses poches, sous les revers de ses vêtements ; il les dissimulait sous ses aisselles en croisant les bras. On eût dit qu’il avait peur qu’elles ne fissent, malgré lui, quelque besogne défendue, qu’elles n’accomplissent quelque action honteuse ou ridicule s’il les laissait libres et maîtresses de leurs mouvements.
Quand il était obligé de s’en servir pour tous les usages ordinaires de la vie, il le faisait par saccades brusques, par élans rapides du bras comme s’il n’eût pas voulu leur laisser le temps d’agir par elles-mêmes, de se refuser à sa volonté, d’exécuter autre chose. À table, il saisissait son verre, sa fourchette ou son couteau si vivement qu’on n’avait jamais le temps de prévoir ce qu’il voulait faire avant qu’il ne l’eût accompli.
Or, j’eus un soir l’explication de la surprenante maladie de son âme."
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"Quand on me dit : « Vous savez que Jacques Parent est mort fou dans une maison de santé », un frisson douloureux, un frisson de peur et d’angoisse me courut le long des os ; et je le revis brusquement, ce grand garçon étrange, fou depuis longtemps peut-être, maniaque inquiétant, effrayant même.
C’était un homme de quarante ans, haut, maigre, un peu voûté, avec des yeux d’halluciné, des yeux noirs, si noirs qu’on ne distinguait pas la pupille, des yeux mobiles, rôdeurs, malades, hantés. Quel être singulier, troublant, qui apportait, qui jetait un malaise autour de lui, un malaise vague, de l’âme, du corps, un de ces énervements incompréhensibles qui font croire à des influences surnaturelles !
Il avait un tic gênant : la manie de cacher ses mains. Presque jamais il ne les laissait errer, comme nous faisons tous sur les objets, sur les tables. Jamais il ne maniait les choses traînantes avec ce geste familier qu’ont presque tous les hommes. Jamais il ne les laissait nues, ses longues mains osseuses, fines, un peu fébriles. Il les enfonçait dans ses poches, sous les revers de ses vêtements ; il les dissimulait sous ses aisselles en croisant les bras. On eût dit qu’il avait peur qu’elles ne fissent, malgré lui, quelque besogne défendue, qu’elles n’accomplissent quelque action honteuse ou ridicule s’il les laissait libres et maîtresses de leurs mouvements.
Quand il était obligé de s’en servir pour tous les usages ordinaires de la vie, il le faisait par saccades brusques, par élans rapides du bras comme s’il n’eût pas voulu leur laisser le temps d’agir par elles-mêmes, de se refuser à sa volonté, d’exécuter autre chose. À table, il saisissait son verre, sa fourchette ou son couteau si vivement qu’on n’avait jamais le temps de prévoir ce qu’il voulait faire avant qu’il ne l’eût accompli.
Or, j’eus un soir l’explication de la surprenante maladie de son âme."
Información
Autor | Alain Couchot |
Organización | Alain Couchot |
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